Rappel du premier message :
Les tiques
Ce sont des acariens de grandes dimensions (de 2 à 10 mm), de la
famille des Ixodidés. Il existe un important dimorphisme sexuel, lié au
fait que l'abdomen des femelles est fortement dilatable, contrairement
à celui des mâles. Leur corps, de couleur rouge brun, est aplati, sauf
après un repas sanguin, où il devient globuleux. Ce sont des parasites
intermittents, strictement hématophages, sauf les mâles de certaines
espèces qui ne se nourrissent pas. Les tiques parasites du chien sont
principalement du genre Rhipicephalus sanguineus. Ces dernières sont
très spécifiques du chien, puisqu'elles cherchent à se fixer sur cet
hôte (et sur lui seul), quel que soit leur stade évolutif (larve,
nymphe ou adulte). La tique se fixe à la peau du chien, de préférence
là où elle est la plus fine. Elle enfonce alors ses pièces buccales
dans la peau et inocule une salive particulière qui se solidifie en
formant une zone de fixation très résistante. La tique peut alors
prendre son repas de sang, facilité par l'injection d'une salive aux
propriétés anticoagulantes et vasodilatatrices. Ce repas est partiel
pour les larves et les nymphes ainsi que pour les femelles non
fécondées, mais il devient très important (jusqu'à quelques
millilitres) chez les femelles fécondées. Les larves, nymphes et
adultes ne prennent qu'un seul repas sanguin, contrairement aux mâles,
qui se nourrissent en très petites quantités et en plusieurs fois. La
tique peut se libérer à la fin du repas sanguin grâce à une autre
salive, qui dissout la première. À cette période de vie parasitaire
succède une phase de vie libre, dépendante des conditions du milieu.
Dans
le cycle évolutif de la tique, la période de vie libre est
considérablement plus longue que la vie parasitaire. La tique du chien
se reproduit généralement sur son hôte, puis la femelle se gorge de
sang et tombe sur le sol. Au bout de plusieurs semaines, la femelle
pond quelques milliers d'oeufs et meurt. Selon les conditions du milieu
environnant, les oeufs incubent pendant une période plus ou moins
longue de quelques semaines, puis éclosent. Une larve sort de chaque
oeuf et grimpe sur un brin d'herbe, attendant le passage de son futur
hôte, le chien. Elle peut s'y fixer et prendre son repas sanguin, qui
dure quelques jours, et se laisse ensuite retomber sur le sol. Après un
séjour sur le sol, la larve mue en nymphe. Le même processus
intervient, la nymphe se nourrit, retombe sur le sol et mue en adulte
mâle ou femelle. Le cycle complet est long, compte tenu du fait qu'il
nécessite la fixation de la tique sur trois hôtes ; il peut durer
jusqu'à 4 ans si les conditions ne sont pas idéales. En outre, tous les
oeufs n'arrivent pas au stade adulte, car ils peuvent être ingérés à
différents stades de leur développement par divers animaux, surtout
pendant leur vie libre.
Rôles pathogènes des tiques
Les
tiques possèdent un rôle pathogène direct important, tout d'abord par
l'irritation que provoquent la pénétration de la tique et la salive.
Après le départ de la tique, la peau est fragilisée. La lésion
provoquée par la fixation peut devenir le point de pénétration de
bactéries, entraînant des surinfections. Le repas sanguin constitue une
spoliation sanguine plus ou moins importante pour le chien, pouvant
conduire à une anémie sévère en cas d'infestation massive. Enfin, la
présence de tiques sur le chien peut avoir une action toxique, tant
locale que générale. On connaît, par exemple, des paralysies à tiques
en Australie, dues à Ixodes holocyclus ; sans traitement, elles
conduisent à la mort par paralysie des muscles respiratoires.
La
présence de tiques a aussi une influence sur l'immunité du chien. Lors
d'une nouvelle infestation, apparaît une hypersensibilité se
manifestant par des réactions violentes (prurit) au point de fixation,
d'où des difficultés de fixation de la tique, et de proche en proche
une diminution du nombre de tiques fixées. On assiste à l'apparition
d'une immunité acquise. Les tiques peuvent également transmettre divers
agents responsables de maladies, soit d'une femelle à sa descendance,
soit d'un stade de développement à un autre, soit par une combinaison
des deux.
Les tiques sont responsables de la transmission de :
- Babesia canis, agent de la babésiose (aussi appelée piroplasmose),
transmis par Dermacentor reticulatus et par Rhipicephalus sanguineus ;
- Hepatozoon canis, responsable d'hépatozoonose, transmis par
Rhipicephalus sanguineus lors d'ingestion de cette tique ; - Ehrlichia
canis, agent de l'ehrlichiose, transmis par Rhipicephalus sanguineus
dans des zones tropicales et tempérées ; - des zoonoses (maladies
transmissibles aux humains) telles que la fièvre boutonneuse d'Asie,
d'Afrique et d'Europe méridionale, due à Rickettsia conori, transmis
par Rhipicephalus sanguineus.
Les tiques jouent un rôle accessoire dans la transmission de maladies bactériennes et de viroses, ainsi que d'helminthoses.
La destruction des tiques
Si
le chien est peu infesté, on peut extraire les tiques une à une, à
l'aide d'une pince, de préférence après avoir déposé un peu d'éther sur
la tique, ou après l'utilisation d'un feutre imprégné de cyperméthrine.
Il existe aussi un petit crochet, mis au point par un vétérinaire,
permettant d'extraire facilement la tique sans rompre le rostre. En
effet, il est essentiel de le retirer, sous peine de voir se former un
abcès au point d'implantation du parasite.
Si
l'infestation est trop importante, il faut alors procéder à des
lavages, par exemple au moyen de pyréthrinoïdes, ou bien encore
d'amitraz, substances destinées à tuer les tiques. Afin de prévenir les
infestations dans les chenils et autres effectifs, il est conseillé de
cimenter le sol et les murs, et de pulvériser un insecticide adapté. Il
existe aussi un vaccin, dont la durée d'action est de 6 mois, visant à
prévenir les parasitoses lorsque le chien doit se rendre fréquemment
dans des endroits où la population de tiques est importante, comme les
forêts.